HISTORIQUE DE LA P.A.K

La Kinésiologie Appliquée Professionnelle : Une rétrospective

par Kerry M. McCord, D.C., D.I.B.A.C.K.

Une brève discussion des débuts de l’histoire et du développement de la kinésiologie appliquée Professionnelle procure une mise en perspective et une confirmation de l’utilité du test musculaire manuel dans le diagnostic et le traitement.

La Kinésiologie Appliquée Professionnelle est un système de diagnostic qui utilise la réponse du test musculaire manuel comme le reflet de l’état du pool neuronal de la corne motrice antérieure du muscle testé. L’objectif fondamental de ce nouveau système diagnostic est l’évaluation et la correction de l’irritation du système nerveux par l’application de « thérapies naturelles » destinées à ôter les irritants nocifs et restaurer l’expression neurologique normale, aidant ainsi la promotion de la santé et la prévention de la maladie. (1)

La Kinésiologie Appliquée Professionnelle trouve ses racines dans les observations faites depuis 1964 par Georges J. Goodheart, un chiropracteur, pratiquant alors à Detroit, dans le Michigan. Les observations de Goodheart concernant l’équilibre, la force et la faiblesse musculaire ont réfuté la théorie d’alors selon laquelle le spasme musculaire était la cause première des douleurs de dos. Selon Goodheart, la cause première des douleurs de dos est la faiblesse musculaire. La faiblesse musculaire (telle qu’observée au test musculaire) a rapidement été comprise comme une inhibition de neurones moteurs localisés dans le pool neuronal de la corne antérieure de la moelle épinière. (2)

Goodheart a observé que la faiblesse (inhibition) de n’importe quel muscle provoque la contraction du muscle controlatéral, antagoniste ou opposant, provoquant ainsi la douleur. Lorsqu’un muscle se contracte sans la réponse antagoniste normale, ce n’est pas le muscle tendu ou contracté qui a besoin d’aide, mais le muscle faible (inhibé) qui a besoin d’être renforcé (facilité), restaurant ainsi l’équilibre musculaire et soulageant le spasme musculaire secondaire. Un réel cas de spasme musculaire primaire est, en réalité, rarement vu. Il s’agit plutôt d’un problème secondaire. (3)

La Kinésiologie Appliquée Professionnelle permet au praticien de diagnostiquer, au travers des réponses du test musculaire manuel, le besoin d’application de diverses thérapies basées sur les récepteurs sensoriels qui, lorsqu’elles sont appliquées de façon appropriée, résultent en une amélioration du fonctionnement neurologique. Ce « nouveau système de diagnostic » confirme que les résultats sont souvent remarquables lorsque le besoin est diagnostiqué et que la thérapie appropriée est appliquée.

Le premier patient diagnostiqué et traité, par ce qui fut par la suite nommé Kinésiologie Appliquée Professionnelle, était un homme incapable de pousser quoi que ce soit à cause d’une instabilité de son épaule. À cause de cet état, il ratait systématiquement les examens physiques de pré-emploi estimant sa capacité à réaliser les tâches de travail intensif pour lesquelles il était qualifié. Ce problème, cliniquement observé comme une omoplate surélevée, avait été présent pendant 15 ans. Goodheart commença son évaluation en demandant au patient de mettre ses mains sur le mur, pendant qu’il testait la fonction du muscle qui maintenait l’omoplate contre la cage thoracique (dentelé antérieur). En poussant entre les omoplates, Goodheart observa un défaut de la réponse musculaire normalement attendue. Le muscle dentelé antérieur était incapable de maintenir l’omoplate en position lorsqu’une pression était appliquée à la colonne vertébrale. Une atrophie de mauvais usage (diminution du volume musculaire), un état commun concomitant des dysfonctions musculaires sévères, aurait pu être attendue, mais n’était pas présente. Curieusement, Goodheart procéda à son évaluation et identifia des nodules dans l’insertion du muscle. Le bon sens et l’intuition l’ont convaincu d’appliquer une pression digitale forte et lourde dans le but de « réduire » ces nodules fibreux. Après la réalisation de cet effort thérapeutique, la réévaluation révéla une miraculeuse restauration de la fonction ! Le patient était dorénavant capable de faire ce qu’il avait été incapable de faire pendant 15 ans. (3)

Avec un grand enthousiasme pour cette nouvelle découverte, Goodheart commença à tester les muscles de façon routinière et en trouva beaucoup qui répondaient favorablement à la stimulation vigoureuse de l’origine et/ou de l’insertion, corrigeant ce qui avait supposé être une micro-avulsion des fibres tendineuses. Cette micro-avulsion du tendon des muscles se montrait comme une faiblesse musculaire au test musculaire manuel, « pas comme une atrophie de non-usage ou quelque truc magique », mais plutôt un phénomène physiologique exprimé normalement. (4)

Comme les recherches de Goodheart progressaient, il observa qu’il y avait 5 facteurs ou systèmes à considérer dans l’évaluation du fonctionnement du corps : le système vasculaire sanguin, le système lymphatique, le système nerveux, le système acupunctural, et le flot du liquide céphalo-rachidien. Il observa que la dysfonction de n’importe quel endroit du corps pouvait être provoquée par la défaillance de n’importe lequel de ces systèmes et que la réponse du test musculaire manuel fournissait d’importantes indications. Sachant que le corps se guérit lui-même, il observa qu’il s’exprimait également au travers de ses muscles. C’est-à-dire, par la réponse au test musculaire manuel, le corps montre son équilibre ou déséquilibre, son bon ou mauvais fonctionnement. Il devint apparent à Goodheart que la faiblesse musculaire, telle qu’observée par le test musculaire manuel, est une expression des besoins d’un corps insatisfait par n’importe quel fonctionnement étant autre qu’optimal. Ainsi que Goodheart l’a souvent remarqué, se référant à l’usage du test musculaire manuel comme un outil diagnostic, « le langage du corps ne ment jamais », et « trouvez ce dont le corps a besoin, comblez ses besoins, observez le résultat ».

Goodheart avait initialement observé que les muscles faibles pouvaient être blessés à leur origine et/ou à leur insertion, mais il découvrit plus tard que la faiblesse du test musculaire manuel pouvait également révéler un besoin plus systémique que local. Alors, qu’en est-il des « cinq facteurs » ou systèmes du corps ? Comment ont été évalués ces cinq systèmes et comment pourraient-ils être incorporés à l’ensemble de travail bientôt connu sous le nom de Kinésiologie Appliquée Professionnelle ?

En 1930, Frank Chapman, un ostéopathe, palpa extensivement les corps de patients hospitalisés pour divers ennuis de santé et enregistra ses résultats selon les diagnostics hospitaliers. (3) Il observa des nodules discrets et sensibles dans des zones corporelles spécifiques semblant se relier à chaque diagnostic spécifique. Lorsqu’un massage vigoureux était appliqué à ces discrètes zones de nodulation, une amélioration de la présentation du problème était souvent observée. Il émit l’hypothèse qu’il avait découvert un site récepteur spécifique pour chaque organe interne se comportant apparemment comme l’interrupteur de la pompe drainant cet organe. Le système lymphatique, souvent décrit comme les « égouts » du corps, est fréquemment ignoré, bien qu’il soit le réseau de transport liquidien le plus important du corps.

Sur la base de ces observations, Goodheart, ayant trouvé une corrélation entre la faiblesse musculaire et la dysfonction d’un organe, découvrit que des muscles particuliers étaient reliés à chacun de ces réflexes identifiés par Chapman. Ses résultats confirmèrent que ces réflexes lymphatiques affectaient un muscle faible spécifique. C’est-à-dire que la stimulation vigoureuse d’un « réflexe lymphatique » de Chapman était accompagnée d’une réponse de renforcement d’un muscle faible identifié spécifiquement, comme déterminé par le test musculaire manuel. La stimulation de ces « réflexes lymphatiques » résultait souvent en des réponses symptomatiques favorables suggérant l’amélioration de la fonction viscérale. Une connexion claire entre la structure et les viscères (organes internes), un postulat théorique de longue date, avait maintenant une représentation en pratique clinique, aisément démontrée et visible.

Alors que la recherche de Goodheart continuait, il fut mis au courant des travaux d’un chiropraticien Bennett  qui, au début des années 1930, avait découvert ce qui fut supposé être des subsistances de centres de pulsations embryologiques existant avant le cœur fœtal. (5) Lorsque ces « réflexes vasculaires » ou « centres de pulsations » étaient activés, la stimulation de l’apport sanguin vers des zones spécifiques du corps était apparemment obtenue et la fonction de l’organe améliorée. Goodheart corréla ces réflexes avec le test musculaire et trouva que ces « récepteurs vasculaires » agissaient comme des disjoncteurs qui, lorsque débordés, interrompaient la fonction et devaient êtres rétablis. Cette « reconnexion » est accomplie par un léger toucher en tirage sur la zone du récepteur (principalement située sur le crâne) activant une pulsation palpable (approximativement de 72 battements par minute) sentie sous le bout des doigts et indiquant apparemment la stimulation active de l’apport sanguin à la zone cible (l’organe). Le renforcement d’un muscle faible spécifiquement associé à un « récepteur neurovasculaire » est accompli par la stimulation adéquate de la « zone de réception ».

En continuant sa quête, Goodheart s’intéressa à l’ancien art chinois de l’acupuncture et, en 1966, publia un article intitulé « Chinese Lessons for Modern Chiropractic » (« Cours Chinois pour la Chiropratique Moderne »). Goodheart a observé que les aiguilles n’étaient pas nécessaires lors de l’utilisation du système d’énergétique chinoise pour la réalisation d’un traitement. La pression digitale sur les points d’acupuncture  était la stimulation adéquate pour l’observation de changements, mesurés par le test musculaire manuel. Avec cette observation, le « système d’acupuncture » était, pour la première fois, incorporé et partie intégrale d’un système d’analyse et de traitement de « médicine occidentale ».

Goodheart, avec la prémisse maintenant bien développée que les réponses du test musculaire manuel agissaient comme un langage entre le docteur et le patient, continua à tester diverses approches thérapeutiques, utilisant le test musculaire comme paramètre clinique pour la mesure de réponse physiologique. Avec un intérêt renouvelé pour tous les aspects de la restauration de la santé, Goodheart commença à corréler des informations à propos de l’identification, l’utilisation et l’absorption  des aliments. Parmi de nombreuses observations suggérant que les récepteurs linguaux identifient les aliments lorsqu’ils entrent dans la bouche et qu’ils sont goûtés, Goodheart rapporta l’histoire d’un enfant dont l’œsophage avait été détruit après l’ingestion de lessive, résultant en le besoin de remplacement chirurgical. Comme un temps de convalescence était nécessaire avant l’utilisation de l‘œsophage nouvellement implanté, le garçon était nourri directement dans l’estomac. Bien que branché au tube nourricier, l’enfant commença à développer des calculs rénaux, à manifester des symptômes d’arthrite et il perdait du poids. Il fut suggéré que le garçon, dont la bouche n’avait pas été significativement brûlée par la lessive, mâche la nourriture avant qu’elle ne soit placée dans l’estomac. En procédant ainsi, les symptômes furent presque instantanément éliminés et le garçon pu se rétablir complètement. (6)

Goodheart fut également mis au courant que Fletcher, un auteur de littérature nutritionnelle, recommandait de mâcher la nourriture une centaine de fois et que le développement des concepts neurologiques démontrait que les voies neurologiques depuis la bouche jusqu’au cerveau (les papilles gustatives impliquant directement des zones du tronc cérébral) avait un impact sur l’activité musculaire. En corrélant ces observations ainsi que d’autres et en se demandant si le corps était capable d’identifier des aliments spécifiques, Goodheart demanda à une patiente ayant un problème de thyroïde connu de mâcher un produit de support thyroïdien. La patiente, alors qu’elle mâchait le produit, s’évanouit soudainement, réponse totalement inattendue. Lorsqu’elle revint à elle, elle dit qu’elle se sentait « presque euphorique ». Pour la première fois depuis que Goodheart avait commencé le traitement de ses patients, le muscle associé à la thyroïde testa fort, suggérant une réponse favorable au produit thyroïdien ensalivé. Peu de temps après, Goodheart commença une étude clinique déterminée à isoler les réponses muscle-aliment. Il fut observé que quelques produits vitaminiques affaiblissaient et que d’autres renforçaient des muscles en particulier. Après beaucoup d’essais et d’erreurs, des muscles spécifiques furent trouvés répondant à certains nutriments.

Un autre des systèmes ayant un impact profond sur la fonction nécessaire trouve ses racines dans le postulat du mouvement rythmique des os du crâne. Goodheart observa que la notion commune selon laquelle le crâne est une « boîte d’ivoire » n’apparaissait cliniquement pas réaliste. Le flot du liquide céphalo-rachidien, directement associé à la santé du système nerveux, est apparemment dépendant du mouvement des os crâniens. De nombreux chercheurs ont décrit un mécanisme vestigial du mouvement des os crâniens fonctionnant en harmonie avec la respiration et agissant comme un mécanisme de pompe pour que le flot du liquide céphalo-rachidien soit adéquat et soutenu. Cottam (8) et Sutherland (9) ont été parmi les premiers à faire des recherches basées sur cette prémisse. Goodheart, en appliquant le principe du test musculaire à la théorie de la dysfonction crânienne (mouvement aberrant des os crâniens) comme un facteur causal de santé et de maladie, a identifié 14 différentes « fautes crâniennes », chacune étant associée à des types particuliers de problèmes et manifestant des signes spécifiques.

En 1968, les « cinq facteurs » ou systèmes majeurs furent utilisés pour ré-établir le fonctionnement corporel normal. Il fut appris que chaque muscle était relié à des « récepteurs » spécifiques et que ces récepteurs étaient tous reliés à des organes spécifiques. Bien qu’il n’y eût aucun moyen de déterminer quel était le « facteur » majoritairement impliqué dans toute maladie observée, fréquemment, la stimulation de l’un des « facteurs » paraissait spontanément en corriger un autre.

Bien que l’on puisse conjecturer autrement, le travail ne s’arrêta pas là.

De nombreuses questions intrigantes surgirent alors que le langage du test musculaire commençait à être compris. Parmi ces questions était l’observation apparemment embarrassante que des faiblesses musculaires bilatérales étaient fréquemment trouvées comme ne répondant pas à l’un des cinq facteurs précédemment décrits. Il fut finalement découvert que les fixations vertébrales (mouvement restreint de groupes de segments vertébraux) étaient la cause de nombreuses observations de faiblesse musculaire bilatérale. Déjà en 1954, W. W. Martindale, un ostéopathe, trouva qu’il créait occasionnellement des problèmes avec la manipulation vertébrale pendant qu’il en corrigeait d’autres. Il était en difficulté pour identifier pourquoi certains patients répondaient bien et d’autres non. Avec le temps, il observa que les vertèbres étaient souvent « lésées » par unité de trois. Ainsi, les zones vertébrales étaient souvent fixées d’une façon faisant que le mouvement normal, essentiel à la santé vertébrale, était inhibé. Ted Vladeff, chiropraticien, proposa également le concept de fixation de segments vertébraux. Il essaya de soulager ces fixations, mais ne fut pas capable de produire des résultats prévisibles successifs. Goodheart découvrit que pour que le mouvement normal soit rétabli, les fixations devaient être déverrouillées par l’utilisation des deux mains lors de la procédure de manipulation, en contactant simultanément deux des segments identifiés comme fixés. (10) L’analyse de l’ajustement chiropratique, en utilisant la réponse du test musculaire manuel, commençait alors à être observée.

En 1972, Goodheart publia un article intitulé « Cervical Challenge », qui rapportait l’histoire d’une jeune femme prévue en chirurgie pour des incidents répétés de dislocation spontanée de son épaule droite lors du sommeil. Elle était venue à Goodheart comme dernier recours, espérant échapper à une opération apparemment inévitable. Après avoir testé tous les muscles appropriés associés à la dysfonction scapulaire et n’avoir pas trouvé de faiblesse musculaire apparente, Goodheart demanda à la jeune femme de lui montrer comment elle dormait. Elle s’allongea sur le ventre avec son bras droit sous sa tête, sa tête tournée à gauche. Elle se retrouvait toujours dans cette position lorsqu’elle se réveillait à cause d’une douleur extrême associée à son épaule disloquée. Goodheart, postulant que peut-être l’atlas (vertèbre la plus haute du cou) était subluxé, pratiqua des poussées de l’atlas dans diverses directions, espérant observer une réponse (Truscott corréla la variation de longueur de jambe avec des pressions directionnelles sur la vertèbre atlas). (11) Alors qu’il appliquait une pression sur l’atlas avec le bras et la tête de la patiente dans la position précédemment décrite, une dislocation spontanée de l’épaule se produisit. Goodheart ajusta immédiatement l’épaule, soulageant la douleur intolérable. Il ajusta (manipula) ensuite l’atlas dans la direction identique à celle dans laquelle il l’avait poussé pour provoquer l’incident, anticipant la répétition de la dislocation spontanée. Pourtant, à sa grande surprise, elle ne se produisit pas. En fait, une correction de la subluxation s ‘était apparemment produite et l’épaule ne se disloqua plus jamais.

Avec la découverte de ce qui allait bientôt être appelé « challenge vertébral », un moyen pour analyser les subluxations présumées avait été providentiellement apporté. (12) Si une vertèbre n’est pas subluxée, il n’y aura pas de réponse au test musculaire manuel lorsqu’une pression de « challenge » est relâchée. Si la vertèbre est subluxée, un muscle intrinsèque provoquant un rebond produira plus d’irritation du système nerveux et résultera en la faiblesse d’un muscle précédemment fort comme identifié au test musculaire manuel. Ce phénomène de rebond premièrement décrit par Truscott, résulte du fait que les muscles intrinsèques répondent avec une force égale à la pression directionnelle du clinicien provoquant un rebond vertébral lorsque la pression est relâchée.

Il est intéressant de noter que, dans les années 1940, la recherche ostéopathique a analysé les subluxations vertébrales avec des électrodes attachées à la musculature intrinsèque de segments vertébraux. Cette recherche enregistrait le degré de réponse à différents stimuli électriques. Il fut observé que le seuil de réponse était réduit si la vertèbre était subuxée. Les segments « facilités », tels qu’ils étaient appelés, étaient hyper-irrités ou « chauds ». (13) Goodheart observa que le rebond d’une vertèbre non subluxée ramenée à sa position neutre ne produisait pas d’altération de la réponse du test musculaire manuel. Pourtant, lorsque le segment subluxé était challengé de façon appropriée et que l’aggravation de la subluxation se produisait, une faiblesse musculaire résultante était observée au test musculaire manuel.

Le challenge vertébral permet au docteur de démontrer le besoin de pratiquer un ajustement vertébral correcteur ou, inversement, de démonter l’absence de ce besoin. Une telle évaluation permet trois résultats utiles : une analyse précise, une réponse immédiate et un facteur de fiabilité, offrant la possibilité de savoir avec une relative certitude que vous avez corrigé la subluxation. Cette méthode d’analyse n’exclut pas d’autres méthodes d’analyses telles que les rayons X, etc. mais offre un outil de mesure additionnel de la fonction (ou de la dysfonction) et un moyen d’identifier si une correction nécessaire a été obtenue.

En 1973, les cinq facteurs ou systèmes majeurs gouvernant les fonctions corporelles furent abordés, bien qu’il n’existât pas encore  une méthode permettant de déterminer quel facteur était en besoin prioritaire d’attention. Les schémas de subluxation/fixation furent évalués et les fautes crâniennes estimées, jusqu’à ce que tous les facteurs et toutes les structures aient été vérifiées et que les corrections appropriées fussent effectuées. Ce processus, le traitement des cinq facteurs, des subluxations vertébrales, des fixations et des fautes crâniennes étaient devenus consommateur de temps et cliniquement encombrant. En 1974, une observation spectaculaire et extrêmement importante fut faite. L’heureuse observation suggérait que l’approche thérapeutique à laquelle le patient répondrait le plus favorablement était identifiable. La capacité d’identifier le besoin de correction pour un endroit spécifique ou un facteur auquel il faut s’adresser allait bientôt être nommée « localisation thérapeutique ».

Comme cela était souvent le cas, les plus récentes observations de Goodheart sont venues suite à une question récurrente : « Pourquoi ? ». L’inspiration à se poser continuellement cette simple question a ouvert son esprit et mené à de nombreuses découvertes. Fortuitement, mais suite à une tragédie personnelle, cette question fut encore posée. La femme de Goodheart était récemment décédée d’un cancer. Il s’était senti démuni en essayant d’identifier avec le test musculaire les facteurs du processus pathologique. La faiblesse musculaire qu’il savait devant être présente, n’était pas trouvée. C’était comme si le corps cachait la vérité. À travers une heureuse observation clinique, alors qu’il réfléchissait à cet étrange état de fait, il découvrit que le corps lui-même était capable d’identifier les zones en besoin de thérapie et de découvrir des faiblesses cachées telles qu’identifiées par le test musculaire manuel. Il observa que si le patient plaçait sa propre main sur une zone en besoin d’attention thérapeutique (par exemple un réflexe vasculaire, un réflexe lymphatique, une subluxation vertébrale, …) une réponse immédiate, identifiée par le test musculaire manuel, se produisait. Le muscle, agissant comme un indicateur, se renforçait, s’il avait été précédemment testé fort, ou s’affaiblissait s’il avait été précédemment testé faible, indiquant le besoin de thérapie dans la zone touchée par le patient.

Dans la tentative d’expliquer la nature fondamentale de la « localisation thérapeutique », une quantité d’hypothèses ont été considérées. Parmi celles-ci, se trouve le concept d’énergie électromagnétique suggérée par le travail de Karagulla (14), Davis et Rawls (15) donnant crédit à l’idée d’addition d’énergie, ou de prendre de l’énergie à une zone en besoin d’attention thérapeutique. Alors que le temps passait, Goodheart devint proche de l’hypothèse de fonction neurologique telle que décrite par Melzac et Wall (16) et suggéra une explication neurologique pour le phénomène de « localisation thérapeutique ». Selon cette explication, c’est comme si l’on demandait au corps, à travers les fibres nerveuses associées au toucher, « Y a-t-il un problème dans la zone que je touche ? ». La réponse du corps est enregistrée par un changement de la force musculaire, comme identifié par la réponse du test musculaire manuel.

Lorsque vous touchez une zone de votre corps avec votre main, neurologiquement vous ne touchez pas une, mais deux fois. Votre main touche votre corps et votre corps touche votre main. Dans la zone cérébrale associée au sens du toucher ou de la sensibilité, il y a une quantité disproportionnée de neurones (cellules nerveuses) dévolues à la main. C’est cette zone qui est premièrement évaluée, avec le concours des fibres sensitives associées à la zone corporelle touchée par la main, focusant l’attention d’un vaste réseau de cellules cérébrales sur la zone pressentie d’être en demande d’attention thérapeutique. Le système nerveux répond, de la même façon qu’il répond rapidement et efficacement à n’importe quelle stimulation.

Lorsque nous sommes frappés par un objet ou blessé de quelque façon que ce soit, l’une des premières réactions est de placer sa main sur la zone injuriée. Cette réponse instinctive identifie neurologiquement la zone de traumatisme et fait se concentrer l’attention du corps sur ses besoins immédiats, comme une « localisation thérapeutique » instinctive. (17) Il est important de comprendre que la « localisation thérapeutique » vous dit où appliquer la thérapie, pas quelle thérapie appliquer. De toute façon, lorsqu’une thérapie appropriée est appliquée, il y aura une réponse immédiate par laquelle la localisation thérapeutique (le contact de la main du patient sur la zone en question) ne provoquera plus de changement dans la force musculaire, comme observé par le test musculaire.

Avec l’addition de la « localisation thérapeutique », l’arsenal thérapeutique du professionnel de santé initié aux concepts de Kinésiologie Appliquée Professionnelle (P.A.K.) devient restreint uniquement par la créativité, l’ingénuité et le développement de la science elle-même.

« Le corps se guérit de lui-même d’une manière observable, pratique, raisonnable et sure. Le guérisseur interne peut être approché depuis l’extérieur. L’homme possède un potentiel de guérison grâce à l’intelligence innée ou l’homéostasie physiologique de la structure humaine. Ce potentiel de guérison dont il est doté attend simplement pour la main, le cœur et l’esprit d’un individu entraîné à le faire se manifester permettant à la santé de se mettre en avant ; c’est l’héritage naturel de l’homme. » (18)

Bibliographie

  1. Kerry McCord & Walter Schmitt, Quintessential Applications : A(K) Clinical Protocol (St. Petersburg, Florida : HealthWorks, April 2005).
  2. Walter H. Schmitt and Samuel F. Yannuck, Expanding the Neurological  examen Using Functional Neurological Assessment Part II : Neurologic Basis of Applied Kinesiology. Intern J Neuroscience, 1999, 97, 77-108.
  3. George J. Goodheart / Walter Schmitt, Video : Applied Kinesiology, Session (10 Session Syllabus), February 1982.
  4. George J. Goodheart, Jr. , Applied Kinesiology 3rd Edition (Detroit : privately published, 1965).
  5. George J. Goodheart, Jr. , Applied Kinesiology 4th Edition (Detroit : privately published, 1967).
  6. George J. Goodheart/Walter Schmitt, Video : Applied Kinesiology, Session 1 (10 Session Syllabus), February 1982.
  7. George J. Goodheart/Walter Schmitt, Video : Applied Kinesiology, Session 1(10 Session Syllabus), February 1982.
  8. Nephi Cottam, Story of Craniopathy (Los Angeles : privately published, 1936).
  9. William G. Sutherland, The Cranial Bowl, (Mankato, MN : privately published 1939). Republished as a second printing by The Osteo­pathic Cranial Association, 1948.
  10. George J. Goodheart, Jr. , « The Fixation Vertebral Pattern », Digest of Chiropractic Economics, Vol. 16, No. 1 (Detroit : Chiropractic News Publishing Company, Inc. , July/August 1973).
  11. George J. Goodheart/Walter Schmitt, Video : Applied Kinesiology, Session 1 (10 Session Syllabus), February 1982.
  12. George J. Goodheart, Jr. , « The Cervical Challenge », Digest of Chiropractic Economics 15 : 2 September/October 1972.
  13. J. S. Denslow, « Analysis of Variability of Spinal Reflex Thresholds », Journal of Neurophysiology 7 : 207-215 (July 1944).
  14. Shafica Karagulla, Breakthrough to Creativity (Santa Monica, CA : DeVorss and Co. , 1967).
  15.  Albert Roy Davis and Walter C. Rawls, Jr. , Magnetism and Its Effects on the Living System (Hicksville, NY : Exposition Press, 1974).
  16. Ronald Melzack, The Puzzle of Pain (New York : Basic Books, Inc. 196~).
  17. George J. Goodheart/Walter Schmitt, Video : Applied Kinesiology, Session 1 (10 Session Syllabus), Summer 1982.
  18. David S. Walther, Applied Kinesiology Volume 1, Introduction by George J. Goodheart, Jr. , Systems DC (Pueblo, Colorado, 1981).
  19. Walter H. Schmitt, The Neurological Rationale for a Comprehensive Clinical Protocol Using Applied Kinesiology Techniques, Proceedings of the Annual Meeting of the ICAK, June 2005.
  20.  Walter H. Schmitt and Samuel F. Yannuck, Expanding the Neurological  examen Using Functional Neurological Assessment Part II : Neurologic Basis of Applied Kinesiology. Intern J Neuroscience, 1999, 97, 77-108.